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INTERVIEW AVEC DJEMILA KHELFA

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1. Bonjour Djemila, Parlez-nous un peu de vous, pour ceux qui ignoreraient qui vous êtes.

Dès l’âge de 16 ans, j’ai fréquenté le milieu intellectuel et ceux de la mode, du cinéma et de l’art. 

Nous formions une bande avec ses repères.  On découvrait  des endroits inconnus qui et hop ils étaient branchés ! On y croisait Serge Kruger, Alain Pacadis, Paquita Paquin, Christian Louboutin, Yves Adrien,  Edwige et Gilles qui n’était pas encore avec Pierre, etc… 

Nous étions libres ! Nous avons étrenné la première boîte de nuit, la Main bleue, conçue par Philippe Starck à Montreuil. L’endroit était immense et moderne pour l’époque. Les lasers fusaient de partout et les morceaux  de musique que Serge Kruger passaient aux platines était  du plaisir a l’état pur !

7h00 du mat’, en sortant de boîte, direction: les Puces. Une fois la récolte faite, on la mixait avec des pièces de  créateur comme Yves Saint Laurent. Ainsi étions-nous les poissons pilotes de la mode !

A l’époque Bardot, Lou Reed et James Brown avaient sur moi un ascendant puissant. Pour moi, BB, mon ainée, restait la  parfaite effigie de l’époque. Elle était une vivante statue de la Liberté !.

 

© Olivier Poivre

 

2. Aujourd’hui nous vous interviewons, vous savez que nous sommes un magazine en ligne dédié à la mode masculine et nous voulions recueillir votre avis quant à la mode masculine contemporaine.

La mode d’aujourd’hui est informe. La silhouette-type des hommes que l’on croise dans la vie de tous les jours repose sur le jean ou sur le costume. Et c’est tout. Il faut que cette mode change, que l’homme nous prouve qu’il possède une certaine culture. Il doit utiliser l’ensemble de sa garde-robe mais en donnant l’impression de s’en balancer. Des hommes qui osent, cela existe mais malheureusement l’étiquette péjorative de Métrosexuel leur colle à la peau. Je le regrette. Cependant l’homme devient plus sophistiqué, il n’a pas encore intégré son élégance, sa séduction, il se féminise pourtant.

 

3. Quelles sont les 5 pièces incontournables qu’un homme devrait posséder dans sa penderie, d’après-vous ?

 Autant vous le dire tout de suite, j’apprécie le style dit « classique ». J’aime les valeurs sûres, les vêtements intemporels chez un homme. Je vous réponds donc tout naturellement qu’un homme d’aujourd’hui devrait posséder :

 Outre le préservatif, il faut :

  • Une chemise blanche Charvet
  • Un parfum : Costes
  • Un bijou Lanvin
  • Un costume de Dries Van Noten ou Jil Sander de l’hiver prochain
  • Et une paire de sandales Lanvin

 Je triche un peu mais je vous en rajoute un sixième Felipe Baptista pour Lacoste. Il  à réussi à dépoussiérer et à insuffler une nouvelle dynamique à Lacoste qui était indispensable  

 

4. Quel est votre créateur masculin fétiche ?

 Sans hésitation mon choix se porte sur la maison Lanvin et sur le travail de style effectué par Lucas Ossendrijver. On trouve de tout dans ses collections, l’homme Lanvin est l’homme parisien par excellence. C’est une maison où je peux aller m’habiller et trouver des accessoires un peu rock. Leur vestiaire se révèle  fiable et ludique.

 Je garde en mémoire le défilé de l’été 2011 que j’ai trouvé révolutionnaire, tant par sa coupe que par les matières. Ses bijoux à tomber . Par ailleurs, j’ai bien noté que vous portez les bijoux de cette collection : je vous les piquerais volontiers… (Rires). Oui, un homme ne devrait pas hésiter et constituer l’intégralité de son vestiaire chez Lanvin. 


5. Pour vous, qui représente le mieux le Parisien d’aujourd’hui ?

Daley est pour moi le symbole de l’élégance parisienne. En plus d’être un touche-à-tout inspiré et de posséder de nombreux talents, il maîtrise cette culture du vêtement. C’est un très bon ami et son univers est aussi captivant que peut l’être sa silhouette.


6. Comment décririez-vous votre rapport à la mode ?

J’aime l’aspect profondément culturel des vêtements, la possibilité qu’ils nous offrent de pouvoir jouer avec nos personnalités, nos émotions. Par exemple, je me souviens qu’il m’est arrivé, alors que j’étais en colère, de m’habiller en faisant un usage très particulier du cuir. Ou bien lorsque je me sentais séductrice – ce qui arrivait plutôt souvent je vous l’avoue – de matcher un short en cuir, une paire d’escarpins et des bas couture (très sobre !). Mais aussi d’être d’ avant-garde, un couteau de plongée sur un sloogy et un blouson de cuir.


7. Êtes-vous nostalgique de cette époque ?

La seule nostalgie que je pourrais exprimer est celle de ne pas avoir eu internet à cette période. J’ai énormément d’amour pour ces années. Comme dit Edwige : « on a changé quelque chose, on a changé Paris… « . Après notre passage, plus rien n’a été pareil.

Nous sommes les derniers à garder la mémoire  de cette époque, à avoir vécu ces expériences incroyables. Nous avons été témoins et acteurs. Nous ne l’avons pas vécu par procuration, par  des livres ou des documentaires. Je pense que cela n’est pas tout à fait négligeable et pourtant à un moment on souhaitait nous mettre à l’index, je m’en souviens encore, le magazine  Globe titrait : « Les Branchés sont morts ! »  Vive les branchés


8. Vous étiez rédactrice mode pour le magazine Façade, quel souvenir en gardez-vous ?

 J’en garde de très bons souvenirs. Vous savez, ce fut une merveilleuse aventure.J’ai eu la chance de pouvoir faire une couverture avec Jack Nicholson à Londres. Cette rencontre restera gravée en moi, je me suis amusée comme jamais lors de cette séance photo, habillée moi Mugler, lui en smoking. L’anecdote est qu’il n’avait pas de pantalon lors de la prise de vue. On avait recouvert mes gants de peinture en argent et j’avais mis mes empreintes sur la veste de Jack. Un souvenir très drôle !

 

9. Comment êtes-vous devenue responsable d’une rubrique de mode pour le magazine mensuel des hôtels Costes ?

 Je publie chaque mois dans le Palace Costes les carnets de Djemila . Jean-Louis Costes et moi, on se connaît depuis pas mal d’années et nous avions envie de collaborer ensemble. Claude Maggiori – qui est le rédacteur-en-chef du Palace Costes – a tout de suite été d’accord. Cette collaboration dure depuis maintenant quatre ans.

Jean-Louis Costes me fait entièrement confiance. 

Désormais il existe aussi ce blog, Djemila au Costes.


10.Pourquoi avoir lancé un blog ?

 La révolution Internet et ces blogs qui fleurissent partout sur la toile nous ont inspirés. Aussi, avec Jean-Louis qui a financé le projet, nous avons décidé de nous lancer sur cette extraordinaire plateforme que constitue le web.

Le blog répond à mon besoin profond et sincère de partager avec le plus grand nombre ma vision, mes goûts, ce qui m’anime et ce que j’aime. Il me permet de faire découvrir à mes lecteurs une infinité de sujets… C’est un regard intime que l’on ne retrouve pas forcément dans les Carnets de Djemila, une perspective inédite offerte à tous.


11. Quelle est votre actualité future ?

 J’ai énormément de projets liés à l’évolution de Djemila au Costes , mais aussi plein d’autres choses en tête. Des projets dont je parlerai en temps et en heure. Je vous tiendrai informés.

 

Merci à Djemila pour cet entretien.



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